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Acheter à londres, est-ce toujours une bonne idée ?

T S

Londres est-elle encore The place to be en matière d'immobilier? On pourrait en effet penser qu'entre le Brexit, le Covid et maintenant la guerre en Ukraine, les investisseurs se sont détournés de la capitale britannique. Mais est-ce réellement le cas... Et qu'en est-il de l'offre? Et, dans une ville mondialement connue pour sa cherté, quand est-il des prix et de la rentabilité locative? Un expert nous répond.

En 2005, Christophe et Ségolène Chambon ont créé French Touch Properties une agence immobilière basée à Londres, dont la clientèle est majoritairement francophone. Proposant ses services de relocation et de transaction pour les particuliers et les professionnels, le couple a vu le marché londonien évoluer au grès des crises qui ont successivement secoué la planète et leur pays d'expatriation : «Le contexte est très changeant, mais malgré les différentes crises, le marché n'a pas cessé de grimper, observe Christophe Chambon. Nous avons connu la crise des subprimes, une hausse de la fiscalité, le Brexit, la pandémie de Covid et nous subissons aujourd'hui les conséquences de la guerre en Ukraine... En dépit de tout cela, rien ne démontre que cela impacte ou impactera durablement le marché londonien. Sa force est, au contraire, d'être absolument résilient.»

Buy to let, plus si intéressant

Une résilience qui s'explique notamment par le fait que - brillante, dynamique, en un mot, attractive - Londres sera toujours Londres pour des millions d'expatriés du monde entier. L'immobilier y est cher, très cher, mais y constitue une valeur refuge intrinsèque à l'économie anglaise, encore plus intéressante depuis que la Livre a perdu en valeur face au Dollar. Pour autant, l'achat d'un bien s'y est compliqué depuis quelques mois, «La demande est toujours très forte, alors qu'il n'y a pas de stock, les vendeurs étant relativement attentistes.» En parallèle, les taux d'intérêt ont dernièrement enregistré une forte augmentation, ceux-ci passant de 1,5 % à 6 % en seulement quelques semaines. Dès lors, «Beaucoup d'investisseurs se détournent du buy to let (NDLR : investissement locatif), car les loyers, même s'ils sont élevés, ne parviennent plus à rembourser les emprunts.» Conséquence de cette offre locative raréfiée dans une ville chère, les anciens candidats à la location préfèrent se tourner vers l'achat d'une résidence principale... Celui-ci s'étant évidemment également complexifié en raison de la dégradation des conditions de financement et de la demande, par les banques, de disposer d'un apport conséquent. «Pour des clients français, je leur conseille donc d'avoir un apport en cash ou de pouvoir emprunter en France si l'on a la chance de pouvoir offrir comme garantie des biens immobiliers sur le sol français. »

Vers des biens plus petits et sans travaux

Par ricochet, les demandes des acheteurs ont évolué vers des appartements plus petits - deux chambres, une salle de bain - proposés entre 700000 et 1,2 million de Livres. Ces biens doivent surtout être sans travaux, tout en étant situés dans des résidences modernes, car «avec le Brexit, beaucoup d'entrepreneurs d'Europe de l'Est sont retournés sur le continent. Les matériaux sont de surcroît devenus très chers.» Quant aux quartiers qui attirent, ils ont eux aussi évolué : Angel et Islington, Shoreditch et Spitafields, Hackney, Tufnell Park... « Ce n'est plus tant la rentabilité locative qui intéresse, mais plutôt un potentiel de prise de valeur... On assiste à un shift des familles de l'Ouest vers l'Est, vers des quartiers en devenir, également convoités en raison de l'ouverture de nouveaux établissements scolaires.»
Alors, faut-il acheter ou non? Vue du continent, la situation immobilière londonienne peut en effet paraître préoccupante... Mais pas de quoi s'inquiéter selon Christophe Chambon, car « Malgré des conditions d'accès à la propriété rendue plus difficiles, acheter à Londres constituera toujours une opportunité. À condition d'en avoir les moyens, et comme toujours, d'être bien conseillé.»

Photo | T S

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