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TÉMOIGNAGE

Urgences

Nous avons bénéficié, plusieurs années durant, d'un parfait alignement des planètes qui nous a fait tutoyer les étoiles.

Mais les mêmes planètes ne sont plus alignées ! La menace de récession ébranle la confiance des ménages, l'inflation repart de plus belle et réduit le pouvoir d'achat. Coté logement, la hausse des taux d'intérêt ajoutée au durcissement des conditions d'octroi des crédits, rend le financement de plus en plus difficile. Nos clients sont désolvabilisés en un temps record. Si l'on rajoute un niveau trop élevé des prix, il n'est plus temps d'évoquer un tassement ou une contraction, mais un retournement du marché !

C'est la première urgence : ne pas regarder la vague, alerter « officiellement » les vendeurs, victimes d'injonctions contradictoires, qui lisent depuis trois ans que l'immobilier bat tous les records, et comprennent difficilement que ce temps-là est révolu. Ils ont en tête les prix du premier trimestre, puis se confrontent aux réalités du marché, le temps passe, les candidats acquéreurs ne peuvent pas suivre, les corrections successives trop timides, permettent de vendre, beaucoup plus tard, et voici comment un marché se bloque ! Les stocks augmentent, les délais aussi. Le langage de vérité s'impose.
La seconde urgence concerne le crédit. Agir sur les taux n'est pas envisageable à court terme . Mais agir sur les conditions d'octroi, oui. Le niveau du taux d'usure dissuade les meilleures volontés ; il est dénaturé de sa fonction initiale de protection des emprunteurs contre les abus ! Le bon sens appelle une révision de ce calcul ! Autre suggestion : permettre la portabilité des crédits obtenus à bas taux, en cas de mutation du bien suivie d'un rachat. Une voie existe pour redonner du pouvoir d'achat sans mettre en péril notre système bancaire.
Troisième urgence : revoir le calendrier des mesures liées à la loi Climat et Résilience et délivrer, enfin, le bon mode d'emploi ! L'intention de la loi est vertueuse, nul ne le conteste, mais elle a posé des délais aux lourdes conséquences. Au 1er Janvier prochain, 140 000 Logements seront interdits à la location. La pénurie va s'accentuer, avec un risque majeur pesant sur les petits logements... souvent loués aux étudiants !
Sur le fond, la rénovation énergétique est indispensable et participera à la concrétisation d'un objectif vertueux pour tous. Mais le fond ne doit pas occulter la forme ! Il ne suffit pas de fixer un objectif, encore faut-il en faire la pédagogie du « comment ». Comment financer les travaux nécessaires ? C'est le grand flou pour celles et ceux qui n'en n'ont pas les moyens, mais pourtant c'est d'un effort collectif dont nous avons besoin. Le dispositif Maprim'rénov est un succès en nombre de dossiers, mais le « ticket moyen » est inférieur à 5000 euros alors que le budget moyen estimé par « passoire » est de 50 000 ! A ce jour, moins de 7000 Bailleurs ont bénéficié du dispositif. Regardons enfin la vérité en face : plus de 6 Millions de passoires thermiques, un objectif présidentiel de 700 000 rénovations annuelles (il y en aura moins de 200 000 en 2022) et la simple arithmétique qui nous montre l'impossibilité de rénover le parc dans les délais fixés par la loi !

L'urgence tient également à la politique qui sera menée dès l'an prochain en matière d'offre. Le fameux choc promis et attendu n'est pas là. La construction neuve est en berne et le seul renchérissement des matériaux augure d'une augmentation des prix dans le neuf. La loi de finance pour 2023 doit envoyer, notamment en matière de fiscalité, un signal fort aux investisseurs et aux candidats à l'acquisition.

Enfin, « last but not least », il y a urgence, pour nous, à répondre à cette double interrogation : voulons nous réellement conquérir les 35% de parts de marché de la transaction qui continuent de nous échapper, et si oui comment y parvenir ? Les chiffres sont têtus : le nombre des cartes professionnelles à augmenté de plus 30% entre Aout 2018 et Juin 2021. Mais dans le même temps la part du marché désintermédié n'a pas varié ! Une sélection naturelle, à la Darwin, arrivera sans doute, malgré les efforts de formation, de montée en compétence, de services augmentés, de nouveaux outils etc. Chaque période difficile est pleine d'opportunités ; c'est le moment de penser autrement, de sortir de la pensée unique, de changer son propre logiciel d'appréhension des enjeux.
Tous les pays dans lesquels les professionnels maitrisent plus de 95% de parts de marché ont suivi la voie de la solidarité et du partage de mandats exclusifs. Ce n'est pas une incantation, c'est une réalité !
Mais ne nous trompons pas, la solidarité n'est pas l'altruisme. De tous temps les communautés humaines ne se sont pas constituées par générosité, mais par égoïsme, pour se protéger et survivre. Il existe dans chaque communauté, un plus petit commun dénominateur qui rassemble et permet de progresser. Nous devons faire du partage de nos mandats exclusifs de vente notre plus petit commun dénominateur. Ce n'est ni facile, ni intuitif pour ceux qui n'ont jamais pratiqué. Mais ceux qui pratiquent peuvent confirmer que ça marche ! Cela suppose de surmonter nos différences sans pour autant abandonner notre personnalité ou notre Adn. Rien de durable ne se construira en dehors de cette « solidarité égoïste » ! Du chacun pour soi au partage, le chemin n'est pas si long que ça !

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