A quoi sert un syndicat professionnel ?

Un syndicat patronal (ou professionnel suivant les différentes branches) se doit d'être l'interprète des problématiques de ses adhérents cotisants. Se servir de l'entreprise pour lever l'impôt (IS, TVA, cotisations formation, CFE, taxe d'apprentissage, TVS,..) oblige à un minimum de considération.

Nos entreprises immobilières sont mises à rude épreuve en ces temps où la rénovation énergétique des copropriétés et des logements locatifs devrait se faire à marche forcée sans visibilité sur le résultat. Nous devrions inciter voire obliger nos copropriétaires et bailleurs sous peine de sanctions ! Au même moment, le coût de l'énergie explose. Le pouvoir d'achat est de facto en péril. Qu'à cela ne tienne, les entreprises participeront à l'augmentation du coût de l'essence, et verseront des primes « Macron » ! Nous devons trouver là une excellente opportunité pour nos organisations patronales de prendre la parole et de faire valoir les inquiétudes du monde de l'immobilier.

Le logement privé est sans doute à la veille des changements brutaux, augmentation des taux d'intérêts, prolifération de « pseudo-professionnels », renforcement de la complexité juridique, limitation des conditions de financement, baisse drastique des primo-accédants, baisse historique des mises en chantier de logements neufs, les voyants ne sont pas au vert.

Nos activités de transaction, de gestion mais surtout de syndic sont menacées quotidiennement par les annonces intempestives et régulièrement contradictoires de nos dirigeants. Nos instances ont la charge de faire comprendre aux élus la réalité du terrain, la baisse du pouvoir d'achat, la difficulté de réaliser les travaux d'économie d'énergie sans aides, et l'obsolescence programmée de plusieurs milliers de logements à terme. Pour cela il faut des femmes et des hommes de courage, motivés, professionnels, passionnés, visionnaires qui défendent nos professions.

Or dans quelques semaines, un puissant syndicat de l'immobilier va renouveler son équipe dirigeante lors d'un congrès à Grenoble des 20-21 octobre prochains : la FNAIM.

Que peut-on souhaiter à son futur président ?

Du courage, de l'énergie, de l'écoute, de l'honnêteté intellectuelle et une excellente connaissance de tous nos métiers.

Oui, en qualité d'ancien président de cette noble institution, je sais qu'il faudra au futur président du courage, du courage pour affronter l'adversité, pour faire face à chaque instant 24h/24h, 7 jours sur 7, à des attaques, à des appels de journalistes en quête d'une erreur d'un professionnel dans l'exercice difficile de son métier.

Mais il devra également être force de proposition et défendre nos intérêts en accompagnant les changements inéluctables.

Il lui faudra de l'énergie sans limite, celle de la jeunesse, celle que l'on perd avec l'âge, afin de ne pas être le Joe Biden de l'immobilier.

Il faudra connaitre parfaitement nos 3 métiers principaux (transaction, gestion locative et syndic de copropriété) et les avoir réellement pratiqués de façon significative.

Il lui faudra de l'honnête intellectuelle, car c'est par la démonstration et la vérité que l'on arrive à convaincre nos interlocuteurs politiques.

En réalité, il faudra surtout avoir une vraie vision moderne tout en gardant nos valeurs.

Le risque serait de vouloir se rassurer grâce à une législation toujours plus protectrice qui n'est pas dans le sens de l'histoire et qui ne grandi pas les vrais entrepreneurs que nous sommes.

Et puis, il lui faudra également du charisme. Pas le charisme du camelot qui dit ce que chacun veut entendre, mais celui de l'humaniste, du philanthrope au sens étymologique, du praticien guidé par des valeurs plus que par les beaux discours creux.

En conclusion, il fera vibrer ses adhérents, les rassemblera, les emmènera plus loin, plus haut pour un avenir meilleur grâce à sa clairvoyance et sa générosité sans calcul. Celui-là aura ma voix.