ORPI : Notre axe prioritaire est de soutenir nos adhérents

BIENTÔT LA FIN DE L'ANNÉE 2020, QUEL BILAN DRESSEZ-VOUS DE CETTE PÉRIODE PARTICULIÈRE ?

Chez Orpi, nous avons pris conscience que notre réseau a une vraie capacité à réagir, malgré cette crise totalement inattendue. Nous avons réussi à mettre en place, tant pour nos adhérents que pour nos clients, des services, des informations et des outils dans des temps records. Le monde de l'entreprise et celui de l'immobilier ont changé, je constate que nous sommes aujourd'hui beaucoup plus à même de nous servir des outils digitaux et que cela perdure encore plusieurs mois après le confinement. Nous avons tous fait un grand pas en avant, même si pour le réseau, certains de ces outils existaient déjà depuis 2015. Par manque de temps ou parce que certains outils ne s'appliquaient que dans des conditions spécifiques (je pense par exemple à la signature électronique pour des clients se trouvant à l'étranger), certains associés ne les utilisaient pas. Aujourd'hui, ils sont totalement entrés dans les moeurs.

VOTRE RESSENTI SUR LE MARCHÉ ?

Le marché de l'immobilier n'a pas perdu son dynamisme malgré les deux mois de confinement, même s'il y a bien sûr eu un effet rebond avec le report de nombreux projets. Les chiffres actuels le confirment. Les visites sur notre site Internet ont augmenté de 28 % à la suite du déconfinement, nous sommes encore à + 14 % par rapport à 2019. Aujourd'hui, ce sont de nouveaux projets, déconnectés de l'effet « sortie de confinement », plus réfléchis, plus matures. Il est intéressant de voir la carte de France se redessiner : jusqu'ici les clients étaient très tournés vers les métropoles et les centres des grandes villes, avec des marchés à deux vitesses, rural ou urbain. Désormais, les consommateurs rebattent les cartes et ont totalement changé leur relation au logement, notamment grâce au télétravail. Cette envie d'espace, de calme, de nature et d'aller vers des villes à taille humaine - légitime après le confinement - perdure. Pour nos clients parisiens ou franciliens, nous avions déjà constaté cette tendance en fin d'année 2019 avec une appétence pour les villes à une heure de la capitale, comme Orléans ou Évreux. Certains départements, plus éloignés et ruraux sont aussi de plus en plus demandés pour des maisons ou des terrains, comme l'Essonne ou la Seine-et-Marne. Nous allons vers un rééquilibrage des territoires.

QU'AVEZ-VOUS MIS EN PLACE POUR MAINTENIR LE LIEN ET SOUTENIR VOS ADHÉRENTS ?

Pendant la crise, notre axe prioritaire a été de soutenir nos associés et les entreprises individuelles. Nous avons donc d'abord suspendu les cotisations du mois d'avril et avons reporté les cotisations de mai et de juin pour ceux qui le souhaitaient. En parallèle, nous avons mis en place un fonds de solidarité de plus de 2,5 millions d'euros nous permettant de cautionner ou de porter financièrement des associés qui seraient en grande difficulté. Même si la période est difficile, nous n'en avons eu besoin jusqu'à présent que pour une dizaine d'associés. Pour beaucoup, l'accès au PGE (NDLR : Prêt garanti par l'État) a permis de pallier momentanément aux problèmes de trésorerie. Actuellement, nous maintenons ce fonds, car la crise n'est pas terminée et nous pourrions connaître un nouveau revers en 2021.

COMMENT VOUS PRÉPARERIEZ-VOUS À L'ÉVENTUALITÉ D'UN NOUVEAU CONFINEMENT ?

Nous serions parés pour le gérer puisque nos process d'organisation et de prises de décisions ont été modélisés à marche forcée au printemps. Nous pourrions donc intervenir très vite, tout en nous appuyant sur le fonds de solidarité pour aider le réseau. En termes d'activités, cela n'aurait pas trop d'impact sur l'administration de bien qui peut être gérée en télétravail. mais deux mois de fermeture pour n'importe quel commerce, c'est du chiffre d'affaires en moins. Même si tous les mois les résultats remontent, beaucoup termineront l'année avec des séquelles. Un nouveau confinement serait vraiment très difficile, même avec des aides de l'État. Je resterai donc très vigilante.

AVEZ-VOUS PROFITÉ DE CETTE PÉRIODE POUR FAIRE ÉVOLUER LES COMPÉTENCES ?

L'une de nos préoccupations était que nos collaborateurs conservent une activité avec la promotion des dispositifs à distances (visios, visites à distances, etc.) et avec la mise à disposition de modules de formation virtuelle (avec une moyenne de 8 modules par semaine et la participation de 5815 personnes, et 4415 replay vus). Beaucoup de dirigeants et collaborateurs ont profité de cette période pour peaufiner leurs compétences ou en découvrir de nouvelles.

VOUS AVEZ AUSSI ENRICHI VOTRE PANEL DE SERVICES DIGITAUX ?

Oui, parce que la priorité des agents est d'avoir des biens à la vente, et pour cela, ils doivent disposer d'estimations et de contacts avec les clients. Comme les visites d'estimation en présentiel n'étaient pas possibles, nous les avons organisées en vidéo à distance en mettant à contribution les propriétaires, qui suivaient les consignes des agents comme s'ils étaient sur place. Nous avons ainsi gagné un temps fou. En parallèle, nous avons mis deux solutions digitales à disposition du réseau : Chouette Copro et Zelock. La première permet de fluidifier la relation entre copropriétaires, conseillers syndicaux et syndics de copropriété. Le partenariat avec Zelock nous permet quant à lui de centraliser toutes les informations sur les candidats à la location en un seul espace sécurisé (gestion des contacts et des annonces, parcours, recherches de biens, calcul de la solvabilité, etc.)

EN DÉBUT D'ANNÉE, L'INSTITUT DE DONNÉES STRATÉGIQUES STATISTA ET LE MAGAZINE CAPITAL VOUS CLASSAIENT PARMI LES EMPLOYEURS PRÉFÉRÉS DES SALARIÉS DE L'IMMOBILIER. CELA SIGNIFIE QUOI POUR VOUS ?

C'est pour cela que je me lève tous les matins. Non seulement en tant que présidente, mais aussi comme cheffe d'entreprise. Depuis que je fais ce métier, c'est l'épanouissement de mes collaborateurs qui fait la réussite de mon entreprise, de notre réseau, et fidélise nos clients. C'est un vrai projet collectif.