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OPINION

Le numerique remplacera-t-il l'humain ?

Après cette période de confinement liée au COVID 19, rien ne sera plus comme avant. Beaucoup considèrent que notre regard sur les choses et nos habitudes sera impacté et modifié.

Cet isolement très contraint, a incité les professionnels à utiliser les nombreux moyens digitaux faisant désormais partie de la boite à outils du négociateur, du syndic ou du gestionnaire locatif. Ainsi en transaction comme en location les visites sont devenues virtuelles avec des annonces en ligne sur des sites responsive design. Les alertes mails de biens désormais géolocalisés, sont autant utilisées que le call tracking, les push ou les e-beacons. La gestion de Google adwords et de Google analytics, optimise les remontées de visiteurs uniques et du nombre de pages vues en faisant baisser les taux de rebond. Instagram ou la Marketplace de Facebook participent à contenir nos budgets publicitaires. En syndic la réglementation permet désormais la visioconférence, le vote électronique, ainsi que la dématérialisation des envois qu'il s'agisse de convocations ou de procès-verbaux grâce à la lettre recommandée électronique. Les réseaux sociaux d'immeubles permettent l'information montante et descendante entre le syndic, les artisans et les copropriétaires avec l'identification possible des ordres de service en ligne. Les coffres forts numériques facilitent le stockage de données à partager pour les locataires en recherche de logement, tout comme les extranets rendus obligatoires par la loi Alur mettent à disposition des vendeurs les informations juridiques et comptables pour mieux informer les acquéreurs. Les mandats, baux et compromis peuvent être signés de façon électronique et transmis rapidement à toutes les parties. La dématérialisation permet la rédaction des états des lieux digitalisés avec photos sur tablettes. Chaque jour voit la naissance d'une nouvelle application révolutionnaire. Et la période actuelle conforte les professionnels à une utilisation massive de ces outils. Mais ces outils peuvent-ils remettre en cause nos schémas économiques ? Peuvent-ils remplacer nos commerciaux ? Au moment où nous subissons une dégradation historique de l'économie mondiale, et où certains écono-prévisionnistes d'observatoires réputés jouent les oiseaux de mauvais augure en alertant sur une forte baisse des prix (tout en précisant néanmoins que pour le moment rien ne bouge !), l'agent immobilier risque-t-il de disparaitre ? NON.

Faut-il rappeler que le marché souffre lorsque l'offre augmente et que la demande baisse ? Or non seulement la demande est toujours forte pour une multitude de raisons, mais les biens en mandat ne sont pas légion. Alors professionnels rassurez-vous. Nos concitoyens ressentent plus que jamais l'importance d'un foyer confortable et envisagent de chercher mieux, plus grand, plus calme ou plus lumineux sitôt que possible. Le moment est peut-être même une opportunité pour les femmes et les hommes professionnels du logement, car c'est toujours dans l'adversité que les bonnes volontés se rassemblent et cherchent à améliorer leurs performances.

Rappelons-nous les périodes difficiles à l'époque où Mr Lefèbvre, souhaitait déjà reformer la loi de 1989 sur les rapports locatifs et interdire la pratique du mandat exclusif en fort développement. Rappelons-nous les échanges sur le projet de loi Alur qui voulait ramener à zéro la quotepart d'honoraires payés par les locataires aux agences. La profession s'est réunie. Mieux elle s'est mobilisée. La Fnaim est alors devenue le cénacle où les patrons de réseaux rencontraient les patrons des grands groupes d'administration de biens. En 2013, les réunions de travail se tenaient régulièrement afin de faire des propositions constructives à la Ministre de l'époque. Une fois la loi Alur du 24 mars 2014 promulguée et modifiée, les représentants de ces franchises, réseaux, coopératives, ont continué les rencontres dans le but cette fois d'élaborer une stratégie de maitrise de la donnée globale. L'idée d'un grand portail d'annonces immobilières de la profession était en marche. La Fnaim aidée de l'Unis, du Snpi et de la FPI, réunissait alors les franchises (Orpi, Century, Laforêt, l'Adresse, Guy Hoquet, ERA, Solvimo-Avis,...) puis les groupes d'ADB (Foncia, Citya, Sergic, Belvia, Dauchez, Nexity, Crédit Agricole Immobilier,...) mais aussi l'AMEPI et la participation importante du Crédit Foncier de France. Tous ces hommes ont animés des réunions riches, constructives, visionnaires et ambitieuses. Grâce à l'énergie et la diplomatie qui le caractérisaient, le DG de Nexity Jean Philippe Ruggiery, qui vient malheureusement de nous quitter de façon soudaine et terrible, fauché par le coronavirus, a permis cette idée folle d'accueillir également les promoteurs tels que Kaufman-Broad, Pitch, Ogic, Cofim ou Interconstruction. Le CPI, Consortium des Professionnels de l'Immobilier était né. Et Bien Ici le grand portail d'annonces géolocalisées de la profession était lancé lors d'une soirée interprofessionnelle exceptionnelle le 8 décembre 2015. Inimaginable deux ans plus tôt, l'impossible est devenu réalité. Tout cela grâce aux hommes qui ont su mettre le numérique à leur disposition. Merci à ces hommes ambitieux qui ont travaillé sans compter à fédérer une profession. Bel exemple à méditer en ces temps incertains.

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