Influenceurs immobiliers, à quoi servent-ils ?

« Encore faut-il savoir ce qu'on entend par influenceur ! », indique Karine Mahieux, social media manager et coach en stratégies numériques et marketing digital pour les professionnels de l'immobilier. Suivie par 15 000 followers sur Twitter, cette experte fait partie du classement Redactimmo des 50 influenceurs immobiliers les plus actifs du réseau social. « Dans la plupart des domaines, on en voit beaucoup sur Instagram qui collaborent avec des marques ou qui font du drop shipping (NDLR : un système de vente en ligne permettant de vendre rapidement des produits sans stock, avec un faible investissement). Dans l'immobilier, un influenceur ne vend pas de produit, il donne à voir et informe de différentes manières. Tout dépend de ce que l'on souhaite dire et de la façon dont on souhaite communiquer. »

Pour ne pas se perdre en chemin, il faut donc d'abord choisir ses armes. Parmi les réseaux les plus utilisés, Facebook est un puissant outil de webmarketing permettant de poster du contenu, fédérer une communauté, interagir directement avec ses prospects et avec ses clients, lancer des compagnes publicitaires... Instagram, le leader en partage de contenus visuels (notamment de photos, incontournables du secteur immobilier), permet de promouvoir ses mandats tout en travaillant sa notoriété au travers d'une communication plus créative et moins connotée « commerce ». Certains agents y affichent d'ailleurs leur quotidien professionnel, voire même personnel. Ce qu'ils y gagnent ? Plus de proximité avec les utilisateurs grâce à un ciblage plus affuté de leurs prospects et une vision plus « incarnée » de leur métier. Quant à Twitter, « C'est surtout un outil de veille sectorielle permettant aux acteurs du secteur ou aux journalistes de rester à l'affut des dernières actualités en matière de politique, d'études ou de tendances, précise Karine Mahieux. C'est une source d'informations intéressante pour assoir son expertise auprès de ses abonnés, susciter le débat et relayer des opinions. »

Tout bon influenceur sait également s'adapter à sa cible. Ainsi, « Une agence locale n'a aucun intérêt à communiquer sur des contenus nationaux ou internationaux qui ne trouveront pas d'écho auprès de ses clients ou futurs clients, note Karine Mahieux. Dans tous les cas, il faut rester ouvert à toutes les nouveautés en maintenant une synergie entre réseaux sociaux et fidéliser ses abonnés en postant des publications régulières et pertinentes...sans oublier le terrain : participer à des événements ou à des salons permet aussi d'être identifié comme influenceur et de faire vivre sa communauté. »

Mais la publication stratégique de contenus ne fait pas tout. « C'est un travail à part entière demandant beaucoup d'engagement, explique Karine Mahieux. Pour ma part, j'y consacre au minimum deux heures par jour : grâce à un agrégateur de flux RSS et à Google Alertes, je sélectionne les articles qui m'intéressent et je les épluche totalement avant de les diffuser. Je vérifie également toutes mes sources, une donnée très importante pour les journalistes qui me suivent. Chaque jour, je donne rendez-vous à mes abonnés à la même heure et je ne perds jamais le fil en interagissant avec ma communauté. Pour être un bon influenceur, il est impératif de s'astreindre à la régularité... mais ne jamais oublier que l'immobilier implique de la relation et de la proximité. »