L'Italie, paradis pour riches investisseurs ?

« L'Italie a toujours séduit les investisseurs fortunés, constate Silvio Pagliani, le fondateur de LuxuryEstate. com, un site dédié à l'achat ou à la location de biens de luxe. Ils apprécient son climat, ses beautés artistiques et ses paysages. Tous ces facteurs jouent un grand rôle et font de l'Italie l'un des pays les plus appréciés des riches acheteurs, non seulement pour leurs vacances, mais aussi pour l'achat d'une résidence secondaire. » Et c'est peu dire que l'Italie est un des plus beaux pays du monde : de la région des lacs dans le Nord jusqu'à la Côte amalfitaine en passant par ses îles, ses villes et ses campagnes, elle possède un charme indéfinissable, une lumière et une douceur de vivre uniques. Les belles demeures historiques, cibles privilégiées de ce type de clientèle, y abondent : « Ces investisseurs sont souvent passionnés d'histoire. Pour exemple, nous proposons actuellement une propriété, dont la valeur historique est inestimable, affirme Yves Besancon, agent immobilier pour Lionard Luxury Real Estate, le n°1 du courtage immobilier de prestige en Italie. Il s'agit du château de Brunelleschi près de Florence. Construit au XVe siècle, il a accueilli des rois ou des papes. Il possède en outre des oliveraies et un vignoble pour la production d'huile et de vins de prestige. » À cela s'ajoutent des dimensions spectaculaires (2930 m2 – dont une grande salle pouvant accueillir jusqu'à 180 invités - et 12 000 hectares de terres), un hameau avec villa du XVIIIe siècle et des fermes. Autant d'éléments expliquant sans doute pourquoi la négociation autour de ce bien reste confidentielle.

Quant aux appartements – modernes ou anciens - de centre-ville, ils plaisent tout autant s'ils disposent de prestations haut de gamme et d'une situation idéale : appartement en entresol indépendant proche de l'appartement principal, garages pouvant contenir plusieurs autos, décoration, vastes surfaces, salles de bains, piscine, vue, etc. Villas, château ou appartements... Pour tous ces biens, les prix débutent souvent à plus de 500 000 euros et peuvent atteindre des dizaines de millions, si ce n'est plus.

Colonies pour résidences secondaires

Les villes d'art - telles que Venise, Rome ou Florence – continuent à fasciner les acheteurs étrangers. Plus récemment, Milan est devenue très demandée ; le développement économique et la présence de grandes entreprises y attirant les particuliers, les gestionnaires et les investisseurs. Et ailleurs, « Au fil des ans, on peut dire que certaines régions sont devenues des colonies internationales pour les résidences secondaires ! explique Silvio Pagliani. La région du Chianti en Toscane attire de nombreux Anglais... à tel point qu'on la surnomme le "Chiantishire". La zone de Venise et sa côte sont très prisées par les investisseurs allemands. Et ces dernières années, d'autres zones sont de plus en plus appréciées : la région des lacs de Lombardie à Como ou Lecco, la région côtière des Pouilles ou certains centres en Sicile, tels que l'arrondissement de Syracuse. L'intérêt touristique pour ces zones s'est d'ailleurs accru grâce à la présence de VIP. » Les îles – Capri, Ischia – les communes de Portofino, de Salerno ou de Farnese plaisent également pour leurs nombreux atouts : mer, montagne, nature, grands aéroports ou possibilité d'atterrir en jet privé à proximité, grandes villes et infrastructures à quelques kilomètres... et charme omniprésent.

Résidence fiscale contre impôt forfaitaire

Mais La dolce vita ne fait pas tout. Si les investisseurs HNWI (pour High Net Worth Individuals, à savoir les investisseurs se trouvant à la tête d'actifs équivalant à au moins 1 million de dollars US, hors résidence principale et biens de consommation) se plaisent autant en Italie, c'est que depuis peu la fiscalité s'y montre plus clémente. Depuis 2017, la loi autorise en effet ces investisseurs à installer leur résidence fiscale en Italie en échange d'un impôt forfaitaire (flat taxe) de 100 000 euros par an sur leurs revenus à travers le monde. Mais prudence, il faudra cependant passer suffisamment de temps sur place pour justifier de leur résidence fiscale auprès des autorités de leur pays. Quant à la crise politique qu'a dernièrement traversée l'Italie, pas d'inquiétude : « Pour les HNWI, on arrive à de tels niveaux d'investissement que les changements politiques n'ont que peu d'influence sur ce marché », confirme Yves Besancon.