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TRIBUNE / A L'AFFICHE

Fédération nationale de l'immobilier

Le 1er janvier prochain, Jean-François BUET laissera la présidence de la FNAIM à Jean-Marc TORROLLION, élu dans le cadre des Journées Fédérales à Dijon. A la tête de la Fédération depuis cinq ans, le Dijonnais a su donner un nouveau souffle à la profession avec la création, entre autres, de l'Ecole supérieure de l'immobilier (ESI) ou la mise en place de la plateforme de géolocalisation BIEN'ICI. A l'heure du départ, pas de nostalgie et toujours autant de projets pour la profession.

Vous êtes le premier président à avoir expérimenté le mandat unique. Qu'en retenez-vous ?

Cinq années pour vraiment mettre en place mon programme de campagne, c'est à la fois long et court quand vous avez à diriger une entreprise en parallèle. Mais, finalement, c'est passé vite et c'est une forme de sagesse, au terme de ce mandat, que de replonger dans le quotidien. D'autant que la profession évolue rapidement, elle a besoin de sang neuf à sa tête.

Quel bilan tirez-vous de vos cinq années de mandat ?

J'ai le sentiment d'avoir accompli un certain nombre de mes projets. Dans le domaine de la communication d'abord, avec la création de la cellule économique en complément de l'Observatoire statistique des locations. Regarder ce qui se loue à un moment précis, connaître le loyer médian par type de logement à un endroit précis, savoir combien de logements sont à louer par rapport au trimestre précédent, autant de données économiques dont peuvent bénéficier désormais nos adhérents. Je me suis aussi rapproché des autres réseaux de l'immobilier. Avec ces alliances et notre cellule économique, nous avons gagné en visibilité. Notre service de communication accompagné de notre attachée de presse, a eu la mission de nous trouver des tribunes dans la presse pour parler logement et immobilier. Il nous faut absolument sortir des discours entendus et des idées reçues, de ce que j'appelle la méconnaissance de nos métiers. C'est sur cette base que je me suis appuyé pour réaliser les actions les plus marquantes de mon mandat. La principale est d'avoir réussi à fédérer tous les professionnels. En bon Dijonnais, de la même façon qu'on rajoute de l'huile dans la mayonnaise, j'ai rassemblé progressivement ceux des réseaux, les indépendants, les autres syndicats, les grands noms de l'administration de biens, les promoteurs et c'est ensemble que nous avons abordé le cadre des débats et négociations pour influer sur la loi ALUR/DUFLOT. Réunir plutôt que diviser, tel a toujours été mon propos. Aujourd'hui, nous nous connaissons, sans être toujours d'accord, mais nous nous respectons. L'autre action marquante, c'est la mise en place de BIEN'ICI, ce portail sur internet qui révolutionne et simplifie la recherche immobilière.

Des regrets ?

Je n'ai pas autant pu faire évoluer les mentalités comme je l'aurais souhaité. J'aurais voulu aller plus loin dans la réunification des professionnels, encore bien atomisés. J'aurai également souhaité que la profession parle davantage de logement, un terme concret que tout le monde comprend, plutôt que d'immobilier, bien trop abscons.

Avec un nouveau gouvernement aux affaires, comment voyez-vous les prochains mois ?

Ils sont plein de contradictions. J'ai du mal à comprendre la démarche du président Macron. Sa politique en matière de logement n'a pas de colonne vertébrale. Je réclame depuis quatre mois un Grenelle pour faire évoluer les approches. Nous avons en France une perception d'après-guerre, où l'on oppose logement public (dit social) et privé : seuls 17 % de nos concitoyens sont logés en HLM alors que 70 % de la population, au regard de ses revenus, pourrait y avoir droit. En parallèle, on empile des aides en faveur des locataires du parc privé. La solution serait de baisser le plafond du revenu donnant droit à un logement social et de créer du social dans le parc privé. Comme en Allemagne où seul le niveau de revenus détermine le montant des loyers. La conséquence, c'est que l'Etat allemand investit beaucoup moins que nous dans des aides. De ce point de vue, Bercy et l'Elysée manquent de vision stratégique. Mais nous sommes aussi responsables de nos turpitudes. C'est à nous professionnels de faire de la pédagogie : il nous faut communiquer et élever le débat. Chaque citoyen a trois préoccupations essentielles, la santé, l'emploi et le logement. Ce dernier est le premier poste de nos dépenses. A nous de faire comprendre que le logement est une économie qui ne se délocalise pas : on construit et on loge en France.

Vous restez optimiste pour l'avenir ?

Tout à fait. Il y aura forcément un retour de bâton à cette incohérence gouvernementale. Et c'est avec les professionnels que l'on se retournera pour demander conseil. Pour ma part, je garderai une parole libre.

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