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ENQUÊTE

LE MARCHÉ DES RÉSIDENCES SECONDAIRES LITTORALES À LA PEINE

Achat plaisir ou achat de luxe, les résidences secondaires accusent une baisse des ventes et des prix sur une grande partie du littoral français, comme le mettent en évidence deux études portant sur les côtes manchoise et atlantique. Ce pourrait être le bon moment d'acheter pour des acquéreurs en position de force.

La maison avec un petit jardin sur le littoral français est le rêve de nombreux français, la réalité pour plus de 3 millions d'entre eux, soit 9% du parc de logements (12 fois plus qu'en Allemagne). Mais depuis 2008 et le début de la crise, ventes et prix baissent sur le littoral français. Deux études, des notaires de Bretagne et du réseau Guy Hoquet, le montrent notamment sur les côtes de la Manche et de l'Atlantique.

Achat « de luxe », la maison secondaire passe après l'essentiel. Ainsi début 2015, le réseau Guy Hoquet enregistre une baisse des prix de 4,3% sur l'ensemble des résidences secondaires (pour une baisse de 1,7% sur le marché immobilier français). Sur la même période, sur le littoral atlantique et celui de la Manche, les nombres de transactions ont diminué de 7% pour les appartements et 4% pour les maisons, achetés comme résidences secondaires, selon cette récente étude des notaires de Bretagne. Elle indique également que les prix ont chuté de 25% en dix ans sur le même secteur. Les notaires de France notent quant à eux que « l'offre pléthorique de biens de cette catégorie (des résidences secondaires) démontre que ce marché est fortement touché, quels que soient les secteurs. »

« Ça a aussi du bon ! »

En effet, en début d'année, le réseau Guy Hoquet a établi « un palmarès des régions de résidences secondaires où les prix baissent le plus ». La Basse-Normandie, 2ème du classement accuse une baisse de 10,10%, la Bretagne, 3ème, de 6,5%, comme la Provence-Alpes-Côte d'Azur, 4ème. Sixièmes, les Pays de la Loire enregistrent 3,40% de baisse. « Ça a aussi du bon, indique Xavier Chabran, notaire à Vannes. On revient sur du réel ! Je préfère ça à des chimères ! Ce n'est pas la baisse des prix qui est inquiétante mais celle de l'activité. On n'a plus confiance en rien. Il n'y a plus de valeur refuge. C'est étonnant : une épargne qui « ne sait plus où se mettre »... » Pourtant, en plus de la baisse des prix, les taux d'intérêts sont historiquement bas, descendant sur certains dossiers en-dessous de 2 %. C'est ce qui fait enregistrer une vraie reprise sur les secteurs moins en vue du littoral, comme à Plouhinec, discrète commune littorale située entre Carnac et Lorient, dans le Morbihan. « Nous avons fait ce début d'année, l'équivalent de notre chiffre d'affaire de 2014, indique Gaël Verdet, propriétaire des agences Parki de Plouhinec et Pluvigner. C'est le signe d'une reprise claire pour nous. » Mais le constat, partout, est que les coups de coeur ont cédé la place à la raison. Les délais de vente s'allongent, de deux à huit mois en moyenne. Les stocks n'ont jamais été aussi importants. Les acheteurs, mieux informés, sont plus vigilants, notamment quant au coût des travaux à effectuer qu'ils utilisent pour faire baisser le prix. Mais l'origine de ces baisses vient aussi d'une nouvelle façon de concevoir ses vacances. Avec 42 jours de résidence par an en moyenne dans une maison secondaire, retraités comme jeunes préfèrent désormais voyager, notamment grâce aux offres à coûts réduits offertes par une multitude de sites Internet.

Des baisses inédites

Pour ceux qui rêvent encore d'un pied à terre près de la mer, ce pourrait donc être le bon moment d'acheter. Dans ce contexte, les acheteurs peuvent espérer trouver leur bonheur avec des baisses allant jusqu'à 20% du prix de départ. C'est ce que met en évidence cette étude des notaires de Bretagne menée dans une centaine de villes. En 5 ans, les prix ont baissé dans 40% d'entre-elles. Ceux des maisons ont même chuté de plus de 30% à l'Île-D'yeu, en Vendée, ou à Saint-Lunaire, en Ille-et-Vilaine. A Biscarosse, dans les Landes, le prix de vente médian des maisons de vacances est de 216 920€, avec une baisse de 14,90% en un an. Il est de 140 000€ à Saint-Quay-Portrieux, dans les Côtes d'Armor, accusant une baisse de 16,70%, et de 195 500 € à Trouville-sur- Mer, dans le Calvados, avec 16,50% de baisse. Des baisses inédites pour des opportunités qui pourraient annoncer la généralisation d'une douce reprise.

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