LONDRES, LA CAPITALE QUI FAIT VIBRER LES INVESTISSEURS ÉTRANGERS

Londres, l'irrésistible. C'est ainsi qu'elle tend à être qualifiée. Sa réputation mondiale n'est plus à faire. Elle attire toujours autant d'investisseurs étrangers tels ces Français qui ont pesé 3,7 % des transactions immobilières dans le centre de Londres entre mars 2014 et février 2015.

Ils se placent ainsi en deuxième position derrière les Chinois et devant les Russes qui les talonnent de près avec 3,4 % et les Américains (3,1 %) selon les derniers chiffres de Knight Frank, un des leaders de l'immobilier mondial.

Les prix prohibitifs de la capitale ne semblent pas les freiner. Ces derniers n'ont cessé d'augmenter ces quatre dernières années dans le centre de Londres, toutefois touchés par une baisse sensible depuis novembre dernier avec - 0,2 %, puis - 0,1% en décembre et janvier.

Ainsi, un appartement avec deux chambres à Kensington coète environ 1,5 à 2 M€. « Nous avons de très beaux appartements de trois chambres pour 3M€, indique David Adams, directeur du management chez John Taylor.

Une maison avec terrasse et quatre chambres se vend entre 4 et 10 M€ selon sa zone géographique et son état. Enfin, une très grande maison avec jardin dans Holland Park coûte entre 10 et 20 M€».

Ces prix, qui peuvent atteindre des sommets, ne démotivent pas les Français fortunés - au contraire - qui ne cessent d'affluer dans la capitale britannique ces dernières années.« Londres attire autant les investisseurs français parce que la livre est séparée de l'euro et qu'ils voient ainsi leur devise protégée », commente David Adams. Grâce à sa monnaie distincte, Londres se présente comme une réelle soupape de sécurité.

En effet, la livre ne serait pas affectée par l'effondrement de l'euro et la Grande- Bretagne représenterait un refuge pour les capitaux selon les spécialistes. Sa stabilité économique et politique de premier rang plaît et rassure. « Beaucoup en profitent et déménagent dans la capitale pour s'y installer et non pour réaliser un investissement locatif ou spéculer sur le marché immobilier local », précise Tom Bill, chef de la recherche résidentiel à Londres chez Knight Frank.

« De plus, il n'existe actuellement aucun impôt sur la fortune contrairement à la France » pointe David Adams.

Enfin, l'engouement des Français pour Londres tient également à la présence, déjà en force, d'une large communauté française sur place, avec 300 000 résidents.

« Les zones comme Fulham et St John's Wood, où se trouvent des écoles françaises de haute qualité, les attirent en masse. Ils y retrouvent des modes de vie et des cultures semblables aux leurs », souligne Tom Bill.

Autre communauté de taille qui affectionne tout particulièrement la place londonienne : les Russes. Ils l'aiment car elle représente une valeur sûre en comparaison à leur pays qui connaît, depuis quelque temps, un net ralentissement de son économie et la chute libre du rouble liée aux sanctions internationales. « Les Russes estiment que leur argent est en sécurité ici, et que leurs investissements sont sûrs ne pouvant leur être enlevés du jour au lendemain », explique David Adams.

« Notre Wealth Report 2015 montre qu'un tiers des UHNWI (particuliers à valeur nette très élevée) russes envisagent un déménagement des leurs. 60 % d'entre eux enverraient leurs enfants à l'étranger pour leurs études secondaires », précise Tom Bill. Ils considèrent qu'à Londres, leurs enfants recevront " la meilleure éducation au monde" ».

Si, dans la capitale, le prix moyen au m² flirte avec les 20 000€, les investisseurs y trouvent malgré tout leur intérêt, la fiscalité y étant plus avantageuse et le paiement des loyers plus sécurisés en cas d'investissement locatif. Quant au gouvernement britannique, il y trouve également son compte, visant à encourager les achats étrangers depuis quelques années. Un win win* qui semble encore avoir de beaux jours devant lui.

* gagnant-gagnant