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QUEL MARCHÉ IMMOBILIER EN 2015 ?

L'exercice relevait presque de la cartomancie, et beaucoup de professionnels ont d'ailleurs rappelé qu'ils n'avaient pas le pouvoir de prédire l'avenir dans une boule de cristal. Tous se sont pourtant prêtés de bonne grâce à l'art si délicat du pronostic, nous livrant leur vision de l'année à venir pour le marché de l'immobilier.

C'est un baromètre essentiel aux yeux des professionnels de nombreux secteurs, et notamment de l'immobilier : celui du moral des Français.

En février, cette confiance est remontée de 4 %, après avoir déjà été en hausse en janvier en dépit d'un mois marqué par les attentats de Paris.

Ce regain de moral augure-t-il d'une année 2015 plus favorable à l'économie en général et à l'immobilier en particulier ?

2014 a été marquée selon l'INSEE par des volumes de ventes en baisse très modérée (717 000 transactions dans l'ancien contre 718 000 en 2013) et une légère diminution des prix (-2,2 % au niveau national).

Alors à quoi ressemblera 2015 ? Nous avons posé la question à quelquesuns des acteurs majeurs du secteur et leur constat est presque unanime. Tous parient sur un statu quo voire un « léger mieux ».

Pas d'effondrement, donc, ni d'emballement à l'horizon. Un optimisme raisonnable que nous détaillent ces professionnels.

Fabrice ABRAHAM,directeur général de Guy Hoquet L'Immobilier

« Pour 2015, je suis d'un optimisme raisonnable, je considère que le plus dur est derrière nous. Le marché immobilier répond à 3 indicateurs : il y a d'une part le niveau de confiance des Français, et sur ce plan-là les deux ou trois dernières années ont été difficiles mais il semble y avoir une amélioration depuis quelques semaines. Il y a d'autre part le facteur économique, puisque le marché immobilier est sous perfusion des taux d'intérêt, qui n'ont aucune raison d'augmenter en 2015. Il y a enfin un facteur politique, or comme nous n'avons — a priori — aucun risque de voir Cécile Duflot revenir au gouvernement et comme Manuel Valls semble aller vers une politique du logement plus pragmatique et concrète, c'est plutôt bon signe... Même s'il reste beaucoup à faire en matière de stabilisation fiscale ! Donc je pense que le marché gagnera de 3 à 5 % de transactions supplémentaires, avec pour corollaire une légère inflexion des prix, de l'ordre de 2 %, une baisse en pente douce comme sur ces trois dernières années... »

Éric Allouche,directeur exécutif d'Era France

« J'envisage un marché immobilier qui va s'améliorer en 2015, du fait de la reprise qui voit quand même le jour un peu partout et des taux de crédit bas, qui a priori ne vont pas monter. Plusieurs paramètres sont à prendre en compte : il y a d'abord le taux de chômage, et de ce côté-là les chiffres donnés fin février semblent annoncer un léger mieux. Et puis il y a des décisions économiques prises par le gouvernement, notamment avec la loi Macron, qui vont peut-être améliorer le climat. S'il n'y a pas de crise, en particulier au plan international, on peut imaginer une modeste amélioration pour 2015, avec peut-être un volume allant jusqu'à 750 000 transactions. Rien de mirobolant, donc, mais un léger mieux tout de même ! »

Olivier ALONSO,PDG de Solvimmo

« Je suis relativement optimiste pour 2015, qui devrait à mon sens plus ou moins ressembler à 2014. Cette année dernière n'a pas été trop mauvaise, avec 720 000 * transactions, soit un peu plus qu'en 2013. Je ne vois pas de hausse considérable pour 2015, mais les premières semaines de l'année semblent indiquer que le redressement se confirme. Pour que cela continue, il faut que le moral reste bon. C'est indispensable, pour s'engager dans un projet qui peut durer jusqu'à 25 ans. L'action gouvernementale doit permettre, précisément, l'instauration d'un climat de confiance. Or de ce côté-là, entre le dynamisme d'Emmanuel Macron et la loi Pinel, je pense que les choses vont dans le bon sens. Même si, pour cette dernière, il reste des choses à améliorer ! Les mises en chantier, par exemple, sont encore insuffisantes. Mais pour moi, le marché immobilier devrait donc rester sur sa lancée, grâce, notamment, aux taux d'intérêt très bas. Il y aura peut-être une baisse des prix, mais je pense qu'elle sera si faible au plan national qu'elle n'aura pas d'incidence réelle sur le marché. »

Jean-François BUET,président de la FNAIM

« En 2015, je crois à une légère amélioration par rapport à 2014. Cette amélioration serait due au fait que les prix ont subi une baisse et sont donc plus attractifs, alors que les taux d'intérêt demeurent bas. Conjugués, ces deux facteurs resolvabilisent 10 % de nos concitoyens. De plus, le niveau de confiance était tombé tellement bas qu'à un moment, il faut bien toucher le fond de la piscine et remonter ! Toutes les crises, toutes les situations difficiles trouvent une fin et même s'il n'y a pas dans la foulée immédiate un redémarrage net, il faut tout de même consommer, habiter, vivre ! »

Bernard CADEAU,président d'Orpi

« À cette question simple, "comment voit-on le marché immobilier en 2015 ?", on ne peut répondre que de manière complexe. D'abord je ne crois pas du tout à un écroulement du marché. On constate qu'il y a beaucoup d'activité dans les agences, beaucoup de projets immobiliers pour lesquels les clients nous sollicitent, malgré un environnement complexe avec un défaut de visibilité et de confiance dans l'avenir. Il y a les primo-accédants, à qui il faut permettre d'accéder au marché et il y a les investisseurs locatifs, à qui il faut redonner confiance pour qu'ils reviennent. Ce sont, pour moi, les deux éléments les plus importants. Cela étant, lorsque je regarde 2014, je me dis que le marché a plutôt bien résisté dans un contexte délicat ! Donc, pour autant que les taux d'intérêt restent bas, je pense que le marché résistera en 2015, il sera à mon sens plus ou moins le même que l'an passé. Pas d'effondrement, donc, mais pas non plus de progression de l'ordre de 10 à 15 %. »

Brice CARDI,président du réseau L'ADRESSE

« Les ventes constatées en ce début d'année par nos Agences, me permettent de rester optimiste pour 2015, et d'affirmer que les Français n'ont pas perdu leur envie d'acheter ! Les lois Pinel et Macron devraient faire leur effet et inciter les Français à investir en 2015 ce qui induira forcément une reprise progressive. La baisse des prix variant en fonction des régions, combinée aux taux d'intérêt particulièrement attrayants devraient garantir un volume de transactions équivalant à 2014, voire supérieur, notamment avec une reprise significative dans la vente de logements neufs. 2015, c'est l'année idéale pour concrétiser son projet immobilier ! »

Michel CHOUKROUN,président du Réseau Arthurimmo.com

« Tout d'abord, il convient de bien comprendre l'impossibilité de tenir un discours général à propos d'un marché qui depuis toujours ne cesse d'évoluer dans des conditions très différentes selon la région, le département, la ville et même parfois le quartier. Vous comprendrez que nous nous refusons à toutes approximations. Seule certitude en ce qui nous concerne : la complexification permanente observée depuis plusieurs mois dans la réalisation des transactions immobilières conduit inexorablement les vendeurs et les acquéreurs à une demande de plus de professionnalisme et d'assistance de la part des agents immobiliers ; ces derniers doivent absolument jouer le rôle qui est le leur, à savoir déterminer le juste prix d'un bien immobilier au moment de sa mise en vente et fluidifier ainsi le marché en facilitant les ventes. Plus de professionnalisme de la part de tous les agents immobiliers et l'année 2015 devrait être une année correcte en nombre de transactions et permettre d'objectiver une reprise de l'activité. »

Alain DUFFOUX,président du SNPI

« Tout d'abord, un mot pour dire que le volume des transactions en 2014 s'élevait à plus de 720 000* transactions, un chiffre plutôt encourageant. À voir les derniers chiffres de l'économie, il semblerait que les indicateurs économiques soient pour au moins quelque temps au vert. Dans ces conditions, avec des taux de crédits qui resteront bas, nous pouvons imaginer une année 2015 meilleure que 2014. Pour cela, le gouvernement doit également arrêter toute initiative de nature à faire peur aux investisseurs nationaux et à décourager les étrangers de venir en France. L'année passée aura vu de nombreux Français s'installer, pour des raisons fiscales, chez nos voisins européens dont les politiques fiscales sont imaginatives et séduisantes. La France a décidé de ne pas vouloir accueillir toute la richesse du monde... »

Laurent VIMONT,président de Century 21

« Je pense que 2015 ressemblera beaucoup à 2014. À condition que les taux d'intérêt restent bas, il y aura peu de corrections sur les prix, les volumes seront à peu près à l'équilibre... Peut-être y aura-t-il une légère hausse si les investisseurs reviennent et si les primo-accédants sont à la manoeuvre, ce qui n'est pas impossible. Il ne serait pas très étonnant de voir environ 730 000 transactions se conclure en 2015. »

*Avancé par de nombreux professionnels du secteur ce chiffre est contredit par l'INSEE qui annonce 717 000 transactions.

#Stabilisation

#Dynamisme

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