N°41
Nov./Déc. 2014

IMMOBILIER EN LANGUEDOC-ROUSSILLON :
LES PRIX TOUJOURS EN BAISSE

MOTS CLES : Disparités | Rebond | Tendances

A l'image de la tendance sur le territoire national, les prix de l'immobilier déclinent en Languedoc-Roussillon. Une situation propice malgré tout aux transactions qui se stabilisent dans la région.


En dépit des taux d'emprunt toujours historiquement bas qui auraient du créer une certaine dynamique chez les accédants et investisseurs, le marché immobilier français reste particulièrement atone. Certaines régions françaises parviennent toutefois à tirer leur épingle du jeu tandis que d'autres restent irrémédiablement en peine.

C'est ainsi le cas du Languedoc-Roussillon qui, malgré une baisse généralisée des prix, reste une zone géographique dynamique grâce à sa situation privilégiée entre littoral, montagne et Espagne.

Les transactions repartent tranquillement à Montpellier

Depuis près de 3 ans, Montpellier reste marquée par un manque évident de logements. Selon une étude d'Immobilier Stock Exchange, la demande dépasserait l'offre de près de 4 %. Une situation que les annulations de chantiers n'arrangent pas. En dépit du fait que la ville soit connue pour son lancement perpétuel de projets de construction, nombre d'entre eux stagnent ou ne voient jamais le jour.

Ainsi, selon partenaire-européen.fr, le taux de projets gelés ou délaissés a littéralement flambé ces dernières années. Il est passé de 14 % en 2012 à 55 % en 2013, avec, sur 2 267 permis accordés, seulement 1 027 projets amorcés fin 2013-début 2014.

L'immobilier montpelliérain serait toutefois en train de connaître une légère embellie « Ce début d'année 2014 a été assez chaotique. Nous avons subi une nette baisse d'activité avec un transfert des acquéreurs sur les studios au détriment des plus gros biens immobiliers. Mais le marché est en train de se débloquer tranquillement, on constate une reprise des transactions depuis cet automne » note Richard Bracquet, responsable de l'agence Sine Qua Non à Montpellier.

Les prix, qui ont chuté de 5 à 10 % dans la ville (2 480 €/m² en moyenne pour un bien ancien, 3 615 €/m² dans le neuf) sont désormais plus prompts à satisfaire les acquéreurs potentiels. « Les ménages montpelliérains ont cette particularité d'avoir un pouvoir d'achat clairement inférieur par rapport aux autres régions » explique Richard Bracquet. Ainsi, à prix identique dans l'immobilier neuf, un foyer ne peut se permettre qu'un 35,3 m² à Montpellier, contre un 38,2 m² dans les autres grandes métropoles françaises.

Dans l'ancien, un ménage ne peut accéder qu'à un 45,6 m² à Montpellier, contre un 52,2 m² dans les autres villes. Du côté des délais de vente, l'attentisme des vendeurs démontre, depuis peu, un certain essoufflement. Les plus pressés se révèlent désormais plus enclins à laisser leur bien s'écouler à un prix inférieur à celui escompté. « Après avoir attendu des mois des acheteurs qui seraient prêts à mettre lourdement la main au portefeuille, certains vendeurs ont fini par céder sur quelques 10 000 €/30 000 € de moins. Les délais de vente se sont donc raccourcis pour atteindre aujourd'hui 1 mois en moyenne » constate Richard Braquet de l'agence Sine Qua Non.

Les prix continuent de fléchir dans l'Aude

Dans l'Aude, et notamment aux abords de la cité médiévale de Carcassonne, la tendance de recul des prix, déjà amorcée depuis des mois, se confirme. La baisse reste contrastée en fonction des villes côtières ou d'arrière-pays mais s'établit en moyenne à – 6%. Ainsi un appartement dans l'ancien se négocie aux alentours de 1 125 €/m² en moyenne à Carcassonne contre 1 705 €/m² à Narbonne ou 2 285 €/m² dans les stations balnéaires prisées de Leucate, Gruissan ou Fleury.

Du côté du neuf, un appartement s'acquière à 2 900 €/m² à Narbonne, ville en plein développement démographique. Pour autant, les transactions dans l'Aude se portent bien.

La FNAIM constate que la marché a retrouvé sa sérénité d'il y a 10 ans auparavant. Les volumes de vente se maintiennent dans le département avec même une petite amélioration dans certaines zones géographiques. En 2013, 6125 transactions ont été conclues, soit une hausse de 3,3 %.

Pyrénées-Orientales : de nettes opportunités pour les acheteurs

Véritable opportunité d'affaires pour les acheteurs potentiels, le recul des prix constaté dans l'Aude et l'Hérault se retrouve également dans les Pyrénées-Orientales, notamment à Perpignan, alors que la tendance est à la hausse dans les villes littorales.

« Le marché immobilier perpignanais est en peau de léopard. Si la baisse des prix moyenne est de 6 % voire 7 % sur la ville, les prix dans certains quartiers ont reculé de plus de 10 % » constate Justin Froli, directeur associé de l'agence Century21 Terres Catalanes. Ainsi, un appartement dans l'ancien s'achète en moyenne 1 315 €/m² à Perpignan contre 2 285 €/m² à Banyuls, à 2 592 €/m² à Argeles et à 2 905 €/m² à Canet ou St-Cyprien. Du côté du neuf, c'est Barcarès qui flambe les prix avec un appartement négocié en moyenne à 4 040 €/m² contre 2 775 €/m² à Perpignan ou St-Cyprien.

En dépit de ce repli des prix à Perpignan « la situation reste positive » selon Justin Froli de Century21. « Les volumes de transactions sont en augmentation en raison d'une importante démographie. Nous devons bien loger toutes ces personnes qui s'installent. De plus, si l'on observe les facteurs sociologiques avec les divorces et les successions, ou que l'on prend en compte des paramètres économiques tels que de grands plans emplois à Perpignan pour enrayer le fort taux de chômage, cela engendre des flux d'arrivée et un taux de transactions quasi incompressible. Nous n'avons pas de non consommateurs. Tout le monde consomme de l'immobilier, chaque perpignanais est locataire ou propriétaire. Notre marché est encourageant » poursuit-il.

Pour les délais de vente, ils fluctuent. La situation est parfois délicate à désamorcer du côté des vendeurs insatisfaits.

« Faire comprendre à un vendeur la réalité du marché, il n'y a aucun problème. Par contre, la lui faire accepter, ce n'est pas toujours facile. Quand une famille vend un bien qui a une valeur sentimentale pour elle, le prix de marché réel est difficile à concéder. Les gens ont tendance à se baser sur les prix théoriques. Ils comparent leurs biens avec des biens identiques à la vente mais qui ne sont pas vendus. D'où la principale erreur de jugement » explique Justin Froli.

En conséquence, exception faite de sa notable baisse des prix, le Languedoc-Roussillon reste une région qui maintient son marché immobilier.

La récente annonce gouvernementale sur la hausse de 20 % de la taxe d'habitation pour les résidences secondaires pourrait toutefois changer la donne. La région possède, en effet, un stock important de résidences secondaires. « Cette décision sera dévastatrice si elle se concrétise. Tous les propriétaires vont vendre leurs résidences secondaires et personne n'en achètera en face. On va se retrouver avec énormément d'offres pour très peu de demandes, et donc une nouvelle paralysie du marché » conclut Justin Froli inquiet.

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